1.
Ça a sonné. Il doit y aller maintenant. S’il a de la chance il n’aura pas à croiser de surveillant ou l’enseignant qui avait sa classe en première heure et n’aura pas à s’expliquer. Ça se fera pas courriers interposés. On informera sa famille de ses nombreux retards. Il s’excusera et promettra qu’il fera attention. qu’il prendra un bus plus tôt. qu’il sera à l’heure désormais.
Pour l’instant il monte l’escalier du perron, passe la porte montre son carnet de correspondance. Le surveillant ne lui demande (...)
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20 mai 2014, par matthieu guérin -
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10 mai 2014, par matthieu guérinIl est dans la rue. Il va prendre le métro. pour rentrer chez lui. Il a passé la nuit dans la chambre à la peinture rose abîmée. Il se sent étonnamment bien. comme un petit garçon qui vient de passer le nuit dans la chambre de ses parents. Il sait pourtant que c’est le dernier jour pour lui là allongé dans le lit. Il a passé la nuit à moitié dans un fauteuil et à moitié sur un matelas par terre alternant avec elle. sa mère. Qui n’a pas voulu rester sur le matelas. Elle prend encore soin de lui comme s’il (...)
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Il, et le père (#8)
2 mai 2014, par matthieu guérinSes mains occupent son cerveau. C’est tout ce qu’il a trouvé. Et ce n’est pas encore assez. souvent.
Il regarde ses mains faire et son cerveau essaie de leur commander. de leurs dire ce qu’elles doivent exécuter. Il écoute le bruit de l’outil sur le bois. La râpe qui écorche. c’est le plus efficace et pourtant ce n’est pas celui qu’il préfère. Le bois est griffé. Entaillé profondément. on dirait le genoux d’un enfant qui est tombé en vélo et qui s’est râpé le corps ou le visage sur le sol bitumeux. C’est (...) -
Transport commun (#3.b)
30 avril 2014, par matthieu guérin1.
Elle l’a vu. Du coin de l’œil elle l’a vu. Comme un réconfort qui la pousse à aller jusqu’en haut de l’escalier. à aller jusqu’au bout et les affronter.
2.
Il est assis sur un banc à côté du lycée et la regarde passer sur son vélo. C’est comme ça chaque matin. Ils se jettent un regard. Comme un connivence entre eux.
3.
Elle se sent un attachement à ce garçon. Elle ne l’a pas en cours comme on dit. Mais elle en a entendu parler par des collègues. Elle sait son nom. Elle sait ses difficultés avec a (...) -
face sans immeuble
28 avril 2014, par matthieu guérinLes deux pieds à plat sur le sol. bien ancrés. Les bras le long du corps. tête baissée j’écoute. La nuit. J’essaie d’entendre. d’écouter tous les bruits. sons que je perçois. Oublier mon corps. Ne faire qu’un. avec le monde qui m’entoure. Ce n’est pas si souvent que j’ai le temps de faire ça. l’envie. La possibilité. capacité. La nuit est tombée depuis un moment et le noir est profond. rien qui ne perturbe l’œil et par conséquence l’oreille. Elle est toute à l’écoute de la nature sans l’homme. je crois. (...)
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face immeuble
17 avril 2014, par matthieu guérinJe les regarde. Vivre. J’ai face à moi un empilement de boites à chaussure en carton détournées de leur fonction première. contenir des chaussures. sans vie. Là, elle ont été empilées. Ça c’est normal. Mais dans chacune d’elle on a percé une petite fenêtre refermée avec du plastique transparent mis une petite ampoule de lampe de poche allumée quelques feuilles de salades et des blattes. Oui. Chacune dans sa boîte. Et je les regarde. Kafkaïen... Elles vivent chacune dans leur boite comme si c’était un monde (...)
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Il est le père (#4)
15 avril 2014, par matthieu guérinIl a toujours le doigt sur la souris et la décision ne vient pas.
Maintenant il est en vacances. Alors il s’autorise à prendre le temps. Le temps de ne rien faire. d’autre que de trier des photos. Vieilles. Un peu. Quelques mois. un an. Elles sont dans des pochettes. Parce qu’il est encore à prendre des photos en argentique. Pas moyen de passer au numérique. Il ne peut s’y résoudre. C’est comme abandonner tout un pan de sa vie. de sa formation. Un vie où on peut toucher les souvenirs. Pas juste les (...) -
Il est le père (#3)
5 avril 2014, par matthieu guérinLes enfants sont couchés depuis une heure déjà. L’appartement est silencieux. Troublé juste par le son de la télévision mis en sourdine pendant qu’ils sont chacun sur un ordinateur et par les bruit de l’immeuble qui s’apprête à s’endormir. De temps en temps on entend le bruit de la machinerie de l’ascenseur qui est juste au dessus de leur appartement. Quelque part un objet tombe et roule. et son bruit est répercuté loin par la dalle de béton. Impossible de savoir dans quel appartement l’incident s’est (...)
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Transport commun (#2.b)
29 mars 2014, par matthieu guérin1.
Elle ferme la grille du local à vélos. elle a le choix.
2.
Elle se dirige vers les marches qui mènent à la porte du lycée. elle a le choix.
3.
Une marche. elle a le choix.
4.
Deux marches. elle a le choix.
5.
Trois marches. elle a le choix.
6.
A la quatrième marche sa tête dépasse du perron. On peut désormais la voir de l’intérieur du lycée. Cette fois le choix disparaît. Il n’y a personne dans le hall qui la regarde. On dirait. Mais elle n’est pas sûre à cause des reflets sur les vitres. (...) -
Il, et le père (#7)
19 mars 2014, par matthieu guérinAssis sur un tabouret le dos droit pour ne pas avoir de crampes. Le visage bleui par la luminosité de l’écran. il fixe. l’écran. Il attend la réponse. Il attend une réponse de la machine. Depuis deux ans.
Il se lève traverse l’appartement mue par un mouvement nerveux. Il n’y a pas de réelle nécessité à ce déplacement. Le bruit. Le bruit peut-être de ses propres pas pour remplir l’espace sonore d’un semblant de vie. Celui de l’ordinateur l’oppresse quand il a passé trop de temps devant.
Il fait bouillir de (...)